Friday, September 21, 2012

A French Version of Les Ruines

Alongside current projects, is the translation of Les Ruines into French. Following its success, particularly amongst English residents of the Haute Vienne area, there have been unprecedented enquiries from the indigenous population for a version in French. I have been fortunate
to have acquired  the services of a locally-based language expert who is currently translating the novel, which we hope to publish jointly next year.

Find below a sample for those readers of French:

http://jamesvanceauthor.wix.com/novelsbyjrvance

http://www.amazon.com/-/e/B004UPFYWK


 Prologue  

         Gilbert Pinson et sa femme habitait dans un hameau proche de Magnac-Laval dans le sud-ouest de la France ; il avait 95 ans et il était toujours très actif. Sa femme avait 13 ans de moins que lui, mais elle souffrait de la maladie de Parkinson.
            En 2005, un anglais qui avait quelques notions de français achetait et rénovait une maison proche pour en faire une résidence secondaire. Tôt dans la soirée durant cet été là, recouvert de poussière de placoplâtre, des copeaux de bois presque jusqu'aux genoux, il entendit frappé à la porte. Il ouvrit et trouva la silhouette voûtée de Gilbert devant lui. Le petit homme avec sa touffe de cheveux gris et ses traits ridés ressemblait à un hobbit de Tolkien. Le vieil homme devait être également surpris de découvrir une apparition, grande et frêle, enveloppée par la poussière blanche, qui rappelait les vieux fantômes de Noël.
            Gilbert se présenta en parlant français lentement et demanda à son nouveau voisin s'il connaissait quelque chose à propos de la bataille de Cambrai durant la première guerre mondiale. En fait, d'après les explications de Gilbert, l'Anglais compris qu'il y avait peu d'informations dans les livres d'histoire française car ce conflit là ne concernait que les troupes anglaises et allemandes. Une existence tourmentée avait laissée à Gilbert beaucoup de souvenirs amers d'événements traumatisants de cette période mais il y avait peu de douceur dans sa mémoire. Un vide subsistait qu'il cherchait à combler avant les derniers jours de cette vie bien remplie.
            Des questions sans réponses le tourmentaient dans le flou des bouleversements et des troubles qui avait agité ses premières années. En apprenant l'arrivée de l'anglais dans le village, il voyait en son voisin une possibilité de retrouver la vision de la réalité de son enfance perdue.
            Dans l'un des cartons de livres pas encore déballés qu'il avait emporté avec lui, l'Anglais avait plusieurs tomes de L'histoire de la Grande Guerre réalisés par la maison d'édition Waverley de Londres. Il proposa son aide et promit de l'appeler le lendemain. Malheureusement, il manquait des tomes et il fut incapable de trouver une quelconque référence sur la bataille de Cambrai. Après avoir parcouru plusieurs sites internet, il trouva une quantité d'informations utiles y compris un récit intéressant d'Arthur Conan Doyle. En utilisant un service de traduction en ligne, il enregistra les textes et imprima les articles pour son voisin.
             Le jour suivant, Gilbert accueilli chez lui un homme anglais désormais présentable. Il rencontra sa femme qui salua le visiteur avec un léger sourire et un petit hochement de tête mais guère plus. Elle demeura silencieuse tout le temps de sa visite. Les deux hommes s'installèrent à une longue table en bois dans la grande salle de séjour, l'Anglais avait du mal à détourner son attention de la détresse évidente causée par les tremblements de la vieille dame. Elle alla s'asseoir dans un fauteuil près le la cheminée ; ses mains, striées de veines protubérantes, tremblaient constamment. Gilbert offrit un verre de vin à son voisin en le remerciant pour ses efforts de recherche d'informations.
            Malgré la barrière de la langue, l'Anglais tentait de comprendre les explications que Gilbert donnaient sur les raisons de son étrange enquête. Au début de la Grande Guerre, son père monsieur André Pinson et sa famille cultivait la terre près de Cambrai entre Bourlon et Graincourt. Pour échapper aux lourds combats qui se déroulaient à leur porte, ils furent évacuer vers des zones plus sécurisées. Finalement au printemps 1919, les Pinson revinrent avec leurs deux jeunes garçons et trouvèrent leur ferme partiellement démolie et leurs terres ravagées par l'affrontement féroce des deux armées. Les pilonnages incessants d'obus avaient réduits nombres de villes et de villages au chaos et à la poussière. On distinguait à peine les rues parmi les ruines calcinées des bâtiments en partie détruits, des murs écroulés et des charpentes carbonisées. Durant les deux années suivantes, les garçons travaillèrent aux côtés de leurs parents pour reconstruire les bâtiments de la ferme et remettre en état les terres déformées par les obus.
            Gilbert, le plus jeune des deux fils était né en 1915. Il n'était pas assez grand pour comprendre, mais suivait consciencieusement son grand frère, Antoine, dans leur tache ingrate. Ils déterrèrent de nombreux vestiges du conflit : des armes, des corps, des membres, des morceaux de véhicules de l'armée explosés, des armes chargées, y compris des grenades. Cette horrible expérience était un présage de ce qui attendait les deux frères pendant la deuxième guerre mondiale, alors que Gilbert serait prisonnier de guerre et son frère mourrait lors d'un combat sanglant dans les environs d'Arras. En rassemblant les fragments qu’il pouvait comprendre, l'Anglais écoutait patiemment l'histoire de la vie du vieil homme. Gilbert utilisait cette opportunité unique pour raconter son histoire avec l'aide des documents imprimés de son visiteur. A cette occasion il remettait dans leur contexte un ensemble d'événements qui avait jalonnés son enfance oubliée. Au moins il pouvait en apprendre un peu plus sur ses racines, les causes des bouleversements familiaux et les expériences qui avait influencées le développement de ses jeunes années.
            Il restait stoïque la plupart du temps, Gilbert avait appris à supporter la douleur qu'il avait traversée tout au long de sa vie. Il pensait maintenant que le traumatisme de son enfance avait scellé son future. Il commençait à comprendre comment il avait acquit la capacité d'endurer des épreuves constantes. Bien qu'il ne fut pas fort physiquement, mentalement il avait dépassé chaque obstacle et le désappointement qui avait pu envahir son intimité : les atrocités de deux guerres, les temps de misère en tant que prisonnier, le travail forcé, son statut de réfugié après la guerre et un mariage qui, malgré sa durée, n'avait offert que peu de répit dans une existence déprimante. Bien qu'assailli par presque un siècle de privations, il avait survécu et il avait gardé un esprit clair. Cette force intérieure lui avait permit de rester loyal à sa femme malade au moment elle en avait le plus besoin. Les détails d'arrière plan de son enfance fourni par son hôte avait clarifié sa raison d'être.
            Gilbert remercia son visiteur qui, de son côté, avait trouvé quelque satisfaction dans son habileté à surmonter les difficultés de la langue en répondant à la requête de  son voisin avec la traduction d'un document utile. S'épanchant sur l'entente cordiale après son premier contact avec le voisinage, l'Anglais quitta la maison, ignorant que la femme de Gilbert avait une histoire encore plus intéressante à raconter.
            Perdue dans l'immensité du plus grand cataclysme destructeur de l'humanité, l'histoire déchirante de Simone Pinson resterait dormante, un épisode inconnu de l'impitoyable deuxième guerre mondiale. Six ans passeraient avant que son histoire remarquable se révèle, créant des remous bien au-delà de la communauté locale.

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